À partir d’aujourd’hui, la France a consommé toutes ses recettes publiques et commence à s’endetter pour terminer l’année. C’est l’un des rares pays, avec la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne et la Slovaquie, à cumuler des déficits au niveau des 3 administrations (l’administration centrale, les collectivités locales et la Sécurité sociale).
Selon une étude de l’Institut économique Molinari, intitulée « Le jour où les États de l’Union européenne ont dépensé toutes leurs recettes annuelles », l’administration centrale française a dépensé l’intégralité de ses ressources le 9 novembre, soit 16 jours plus tôt que le reste de l’Union européenne qui épuise en moyenne ses ressources le 25 novembre.
Au niveau de l’Union européenne, les dérapages des administrations centrales sont la principale source de déficit des finances publiques. Parmi les 28 administrations centrales de l’UE, seules 4 sont en situation excédentaire : le Danemark, avec un excédent équivalent à 11 jours de dépenses, l’Allemagne, la Lituanie et l’Estonie avaient des excédents allant de 8 à 5 jours de dépenses. Leurs recettes de l’année leur permettent de financer toutes les dépenses de l’année en cours et de se désendetter.
Les 24 autres administrations centrales dépensent la totalité de leurs recettes avant la fin de l’année.
L’administration centrale n’est pas la seule à ne pas équilibrer ses comptes en France. C’est aussi le cas des collectivités locales, qui consomment toutes leurs recettes 6 jours avant la fin de l’année, et des administrations de Sécurité sociale, qui consomment leurs recettes 5 jours avant la fin de l’année.
Au global, la situation des finances publiques françaises, toutes administrations publiques confondues, se dégrade en dépit d’une augmentation significative des recettes publiques. Rapportées au PIB, les recettes publiques augmentent significativement en France depuis des décennies. Elles sont passées de 43,2% du PIB en 1978 à 53,6% en 2014, ce qui représente une hausse de 10,4 points. La persistance de déficits est due à une augmentation encore plus rapide des dépenses publiques. Elles sont passées de 44,9% du PIB en 1978 à 57,5% en 2014, ce qui représente une hausse de 12,6 points.