Les cinq dérives qui plombent les collectivités

Plus de charges et moins de recettes, un cocktail classique qui aboutit à un endettement en hausse, selon le rapport annuel de l'Observatoire des finances locales.Des fonctionnaires mieux payés et plus nombreuxLa revalorisation des salaires des fonctionnaires de catégorie C ainsi que la hausse des cotisations retraite des fonctionnaires territoriaux (CNRACL) expliquent pour un tiers la hausse de 3,1 % des frais de personnel des collectivités. Sans pouvoir le chiffrer, le rapport attribue une bonne part de ce dérapage à la poursuite des embauches. L'Observatoire des finances locales laisse néanmoins entendre qu'il existe une forte disparité de comportements. « Certaines communes ont déjà fait un effort de rationalisation et sont à l'os », assure André Laignel.L'année électorale accentue les dépensesLa pratique est classique : les maires surinvestissent avant les élections pour boucler les travaux décidés en cours de mandat. En 2013, les investissements des communes ont bondi de 7,9 %. Ils représentent les trois quarts des projets des collectivités. Les régions, au contraire, ont réduit de 2,8 % leurs dépenses.Les départements répondent à la demande socialeLes effets sociaux de la crise n'en finissent pas de peser sur les départements, qui versent le RSA, l'APA pour les personnes âgées dépendantes et la prestation de compensation du handicap. Ces aides mobilisent l'essentiel des 38,3 milliards de dépenses de fonctionnement départementales, en hausse de 3,1 %.Des recettes moins fortes malgré des hausses d'impôtLes recettes de fonctionnement continuent d'augmenter faiblement, de 1,5 %. Les mairies ont pourtant alourdi la fiscalité locale de 4,6 %, après une hausse de 3,4 % déjà imposée en 2012. Ces ponctions supplémentaires n'ont pas suffi à compenser la morosité des ventes immobilières, et donc des droits de mutation. Ceux-ci ont fondu de 8 % à cause de la baisse des prix des biens et du volume des ventes.Plus de dettes, moins d'épargnePour relancer les investissements malgré des moyens plus limités, les élus ont fait davantage appel à l'endettement, qui a augmenté de 3,1 %, à 137 milliards d'euros. La dette a permis d'assurer presque la moitié des besoins de financement. Le reste a été ponctionné sur la trésorerie. Les fonds propres des collectivités ne financent plus que 86 % de leurs opérations, soit un recul de 7 %. Les collectivités voient leur épargne fondre de 5,9 %, à 16,9 milliards d'euros.